« En 1970 Lomelin est classé parmi les grands toreros de son époque »

Avec une intensité rare, Reichenbach filme au plus près le rituel du torero avant l'affrontement. De la répétition méticuleuse des gestes à la cérémonie solennelle de l'habillement, en passant par la prière silencieuse, Reichenbach réussit à nous communiquer la tension de Lomelin. Les images en noir et blanc sculptent les silences et les ombres avec une intensité rare. La répétition des mouvements devient un langage, où chaque détail – un souffle, un regard, un frémissement d'étoffe – prend une importance de l'ordre du mystique. À mesure que l'heure approche, l'attente devient oppressante, l'atmosphère s'alourdit. Puis vient l'entrée dans l'arène, où la peur et la beauté se mêlent dans une mise en scène aussi fascinante que redoutable.