Caméra à l'épaule, Reichenbach s'immisce dans une partie de chasse dirigée par Bernard de Lassus, maître incontesté de son domaine. Pendant deux jours, ce vieux chasseur, à la fois charismatique et controversé, orchestre chaque battue avec une précision quasi militaire.

La force de ce portrait réside dans son immersion totale : l'agacement et l'impatience du chasseur deviennent rapidement les nôtres. Entre deux traques, il dévoile sa jeunesse, ses convictions tranchées sur la politique et l'économie, ainsi que sa vision des tensions entre la vie urbaine et rurale.

Bien plus qu'un simple portrait, ce film met en lumière deux France : celle des villes, frénétique et moderne, et celle des campagnes, enracinée dans des valeurs anciennes, où la nature est à la fois refuge et terrain de conquête. Une fois de plus, Reichenbach parvient à nous introduire dans l'intimité de son sujet, révélant un chasseur finalement moins rude qu'il n'y paraît, notamment lorsqu'il nous surprend à jouer du piano.