« Les machines sont vivantes, elles ont des appétits insatiables, dans leur soif elles cherchent du pétrole car il n'y a pas d'eau dans le désert »
À travers une fresque visuelle saisissante des paysages américains, le film mêle une réflexion poignante sur le déracinement et la transformation d'un monde. Il est porté par la voix off d'un Indien racontant la légende du serpent, ponctuée par la musique de Michel Legrand et des images presque surréalistes.
À l'aube, les vapeurs des geysers s'élèvent vers le ciel, telles des signaux indiens. Dans un clair-obscur saisissant, l'horizon flamboie ; sous l'œil de Reichenbach, chaque paysage devient un tableau vivant. Le jour se lève enfin : la lumière perce un ciel foudroyé et révèle la terre rouge des peuples autochtones.
Sur ce décor ancestral surgissent alors, telles des envahisseuses, d'imposantes pelleteuses. "Une nouvelle race est arrivée, des hommes qui ne savent pas vivre sans leurs machines." Elles creusent, éventrent la terre, redessinent le paysage à leur mesure. Les machines lacèrent l'horizon. Dans un ciel mauve, elles apparaissent telles d'immenses araignées. Plus loin, une montagne de ferraille s'élève : une gigantesque casse où les machines s'abîment, où leurs carcasses s'amoncellent en un cimetière d'éléphants… Ainsi, l'homme blanc impose son empreinte, effaçant peu à peu celle des premiers habitants.
L'Amérique lunaire
- Réalisation : François Reichenbach
- Scénario : François Reichenbach avec la collaboration de Jonathan Bates
- Production : Les films de La Pléiade
- Producteur délégué : Pierre Braunberger
- Musique originale : Michel Legrand
- Directeur de production : Roger Fleytoux
- Image : François Reichenbach
- Assisté de : Bernard Meusnier et Bill Florès
- Montage : Jonathan Bates
- Production déléguée : Les Films de la Pléiade
- Exportation / Vente internationale : Les Films du Jeudi
- Genre : Documentaire
- Durée : 8 minutes
- Date de sortie : 1963
Tags: Documentaire Route 66 Amérindiens Paysage Industrialisation Nature